SUD-OUEST - 7 août 2008
GENSAC. - Demain soir, première des trois spectacles de la 7e édition des drôles d'aventures du Baron de Pardaillan

Une machine à remonter le temps a été construite à Gensac. Une farce ? Non. Seulement le nouvel élément du spectacle de Pardaillan : « Le Baron amoureux ». C'est une première : cette année un horloger un peu fou va remonter le temps avec le public dans un voyage temporel cocasse et original. Il assistera ainsi à la libération de Gensac en août 1944, aux fêtes de la moisson de 1850 et à une Révolution Française très décalée avant d'atterrir au

les couturières

XVIIe siècle où il retrouvera le célèbre Seigneur Pardaillan et ses aventures d'amour et d'épée.

Derrière ce scénario original, deux hommes : Claude Pigeon, ancien professeur d'histoire passionné par le Moyen-Âge et l'ancien français et Jean-Michel Rainouard véritable « plume », selon Patrice Pauletto, le président de l'association Gensac promotion, organisatrice de l'événement. Un atelier d'écriture formé de bénévoles participe également à l'élaboration des scénarios. Car tous les ans, le héros du spectacle, le Baron de Pardaillan, vit de nouvelles aventures…

Mais qui est ce personnage ? En 1621, un certain Pierre d'Escodéca de Boisse, Seigneur de Pardaillan, est assassiné, jeté par la fenêtre d'une maison de la place de l'hôtel de ville. À partir de ces éléments, un groupe de curieux recherche des faits historiques et crée une légende autour de son histoire. Peu à peu, il est devenu une mascotte à Gensac, un héros. Depuis sa naissance en 2001, le spectacle se déroule sur l'endroit même où le Baron a été retrouvé mort, il y a presque 400 ans.
Mais pas question de faire mourir le héros. Sur scène Pardaillan est un « éternel amoureux », jamais battu à l'épée. Ressuscité sous les projecteurs.

Autre nouveauté cette année : la place de l'hôtel de ville qui a été entièrement rénovée, en partie pour le spectacle. « Avant, nous avions encore plus de travail car il fallait faire un plancher en carton-pâte, sinon la scène était impraticable », explique Patrice Pauletto. « La trame de ce voyage dans le temps, c'est la fête sur la place du village », souligne Claude Brel, premier adjoint au maire, boulanger dans le spectacle. Cette édition un peu spéciale sera donc l'occasion pour les fidèles de Pardaillan de fêter cette nouvelle place, tout au long du spectacle.


Fait maison. Depuis une quinzaine de jours, l'équipe du spectacle est « sur le site en permanence ». Installation des décors, des gradins, répétitions… « Nous avons toujours tenu à ce que tout soit réalisé à Gensac et par des amateurs », assure Patrice Pauletto. Artisans, élus, habitants du village ou expatriés, plus d'une centaine de bénévoles s'investissent chaque année dans le spectacle. « C'est l'occasion de découvrir des talents cachés à notre porte ! » Mondialisation oblige, « il y a même des Anglais qui participent ou qui viennent spécialement voir le spectacle », ajoute le premier adjoint. Comme les Français, ils ne semblent pas gênés par ce langage étrange utilisé sur scène… l'ancien français. Pendant le spectacle « fille » se dit « garce » et le « bordeau » n'a rien à voir avec la ville… « Passées les trois premières minutes de surprise, le public rentre vraiment dans le spectacle. Le vieux français dépayse autant que les costumes », assure le président de l'association. Et d'ajouter : « ça accentue l'effet comique des dialogues, les rend plus vivants. »

Diane Desobeau